Evolution de la fréquence de l’abroutissement de 1993 à 2022 en Suisse

L’Inventaire forestier national suisse (IFN) documente la fréquence d’abroutissement dans toute la Suisse à l’aide de méthodes standardisées. La présente étude analyse, à l’aide de modèles logistiques, l’évolution de la fréquence d’abroutissement entre l’IFN2 (1993–1995) et le début de l’IFN4 (2009) et durant la période de 2009 à 2022 (IFN4 et IFN5) pour les genres d’essences les plus communes. En outre, la présence d’arbres abroutis est comparée par inventaire. Dans la région «Sud-Ouest des Alpes + Sud des Alpes», l’abroutissement des essences les plus fréquentes a augmenté entre l’IFN2 et le début de l’IFN4. Si l’on tient compte de la surestimation de l’abroutissement avec la méthode utilisée dans l’IFN2 par rapport à celle utilisée dans l’IFN4, on peut également supposer une augmentation de l’abroutissement dans la plupart des autres régions. Cependant, l’abroutissement des érables, des frênes et des sorbiers est probablement resté inchangé. Depuis 2009, l’abroutissement de la pousse principale des frênes diminue, en particulier en Suisse occidentale. En revanche, l’abroutissement des érables y est en augmentation depuis le début de l’IFN4. Dans les données actuelles de l’IFN5, l’abroutissement de certaines essences est plus faible dans l’«Ouest du Plateau» et le «Nord des Alpes ouest» que dans l’est et le sud de la Suisse. Les hêtres et les épicéas sont nettement moins abroutis par les ongulés sauvages que les sapins blancs et surtout les feuillus nobles. Cela réduit le potentiel sylvicole futur et rend plus difficile le développement de forêts mixtes adaptées au climat et riches en essences.