La biographie de Mormann et le LWF

A l’époque, le cri de la chouette résonnait encore. Des trains spéciaux circulaient pour que tous puissent entendre au moins une fois le chant d’un rossignol. Dans le dernier récit d’Adolf Muschg «Nicht mein Leben», le protagoniste August Mormann esquisse le monde dans lequel il vivait dans les années 1930. L’auteur de 90 ans laisse également Mormann décrire les contrastes du monde pandémique du 21^e siècle: «Les villages étaient devenus des agglomérations, les forêts des zones de détente ou des parcours de fitness. Dans les nuits de Covid, ils avaient reconstitué quelque chose de leur étrangeté [...].»

Dans ce numéro, nous illustrons également les changements survenus dans les forêts. Le programme «Recherche à long terme sur les écosystèmes forestiers» (LWF) documente les processus des 30 dernières années en micro et milliunités. Au début, les mesures et les évaluations soutenaient le débat sur le dépérissement des forêts; aujourd’hui, elles documentent les changements climatiques accompagnés d’une accumulation d’événements extrêmes. «Le programme a permis d’acquérir de précieuses connaissances sur les interactions complexes entre les facteurs biotiques, abiotiques et anthropiques», écrivent les coordinateurs actuels du LWF. Les résultats auraient fourni des lignes directrices précieuses pour les décideurs et les propriétaires forestiers. Avec le présent numéro thématique, nous essayons, à travers dix articles rédigés dans les trois langues nationales, de transmettre une compréhension globale des processus dynamiques dans nos forêts.

Les descriptions littéraires et scientifiques nous font prendre conscience que nos forêts ne sont pas seulement des lieux de détente ou des parcours de fitness, mais qu’elles jouent un rôle fondamental dans notre écosystème. Le paysage forestier a changé. Il est de notre devoir d’aménager les forêts de manière à ce qu’elles puissent continuer à remplir leurs multiples fonctions à l’avenir. Les connaissances issues de la recherche à long terme sur les écosystèmes forestiers nous fournissent de précieuses indications à cet égard – afin que nos forêts ne se contentent pas de subsister, mais de prospérer!