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Quand les opinions tranchées s’assouplissent

Editorial

This Rutishauser

Directeur de la rédaction JFS

Le séminaire spécialisé de l’assemblée annuelle de l’association forestière suisse en août à Stans (NW) est entré au cœur du sujet: la table ronde sur la production d’énergie renouvelable en forêt a présenté des bases techniques, mais a aussi suscité des émotions, comme le montre le compte rendu en page 326. En tant qu’observateur, j’ai noté à quelques reprises «Not in my backyard», c’est-à-dire pas dans mon jardin. En d’autres termes: oui au zéro net et au tournant énergétique, mais pas au détriment de la protection des forêts et de la biodiversité. Des éoliennes dans la forêt, oui, mais certainement pas dans ma forêt. La protection du climat, oui, mais pas chez moi. Après la mise en scène bruyante du séminaire, on a pu observer dans les discussions subséquentes que les opinions tranchées se sont assouplies.

Une excursion organisée vendredi dans le cadre de l’assemblée annuelle a montré que les négociations, les compromis et leur mise en œuvre prennent certes du temps, mais peuvent aboutir à de bons résultats. Markus Klauser, chef de la division Dangers naturels du canton de Nidwald, a expliqué que 10 millions de francs avaient été investis dans le lit du Ribibach et dans les cours d’eau adjacents au cours des 90 dernières années. Il en résulte des aménagements de ruisseaux, des bassins de rétention, des reboisements et même des possibilités d’écoulement par-dessus l’autoroute A2 en cas d’événement. Tout au fond de la vallée, une digue protège en dernier lieu les nouveaux lotissements. L’ouvrage de protection et la maison protégée se font directement face. Les personnes protégées voient donc la raison pour laquelle elles ont payé et la valeur que cela pourrait avoir pour elles en cas de fortes intempéries.

Sur des sujets aussi complexes, les connaissances techniques et l’expérience sont importantes. Mais il y a aussi des émotions, des valeurs et des histoires de vie différentes. Dans la forêt encore plus. Ce que j’ai retenu du séminaire spécialisé: lorsque l’on voit une digue de protection depuis la fenêtre de sa cuisine, on en perçoit chaque jour la nécessité. Cela aussi peut assouplir des opinions tranchées – et faire en sorte que l’on puisse tout de même imaginer certaines choses dans son voisinage.

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